Noms populaires
Aconit napel, Coqueluchon, Napel petit navet, Tueloup, Capuze de Moine, Madriette, Casque de Jupiter, Char de Vénus, Napel Bleu, Capuchon de Moine, etc.
Racine du nom
Du Grec « Aconiton » : nom d’une plante ayant servi à empoisonner les loups et du latin « napellus » dérivé de « Napus » : Navet, par allusion à la forme du tubercule.
Habitat
Plus généralement dans les lieux humides, bas marais et pâturages de montagnes. Cela dépend de la répartition des sous-espèces.
Description
Plante hémicryptophyte à tubercule renflé en forme de navet.
Tige dressée, très feuillée.
Dans le massif du Jura, il existe, selon les auteurs, trois sous-espèces qui se reconnaissent et se différencient par :
- l’altitude de leur habitat naturel ;
- Leur période de floraison ;
- La faible ou forte « découpe » des lobes de leurs feuilles ;
- Et par la couleur de leur fleur.
Feuilles
Elles sont nombreuses, à Phyllotaxie alterne, de forme palmatiséquée.
Le Limbe de cinq à sept lobes laciniées en lanières très minces, de couleur sombre.
La forme des feuilles varie selon les trois sous-espèces :
- Aconitum napellus « Pyramidale » : lobes du limbe à lanières larges de 3 à 6 milimètres ;
- Aconitum napellus « napellus » : lobes à lanières peu larges de 2 à 4 milimètres ;
- Aconitum napellus « Compactum » : lobes à lanières étroites de 1 à 2 milimètres.
Fleurs
Réunies en grappes très serrées, elles sont groupées en inflorescence au sommet des tiges.
Inflorescence plus ou moins ramifiée selon les sous-espèces.
Présence de deux nectaires à l’intérieur de la fleur : d’où le nom de « Char de Vénus » attribué à la plante, car comme Vénus, les nectaires naissent à l’intérieur de leur « coquille ».
Fleurs à pédoncule faiblement pubescent.
Selon les trois sous-espèces on note les variations suivantes au niveau des fleurs :
- Aconitum napellus « Pyramidale » : fleurs violettes, inflorescence assez ramifiée ;
- Aconitum napellus « napellus » : fleurs bleues ;
- Aconitum napellus « Compactum » : fleurs bleues réunies en inflorescence compacte et non ramifiée.
Androcée composé d’étamines à filets poilus.
Fruits
Folliculesde couleur verte avant de murir, ils sont orientés vers le haut. En suite en séchant, ils s’ouvrent pour laisser tomber les graines qui sont dispersées par barochorie.
Présentation
L’Aconit napel est une des plantes les plus dangereuses de France par sa très forte toxicité.
C’est une grande plante vivace qui forme souvent des grandes colonies dans les zones humides et leurs abords.
Malgré son aspect vénéneux, cette plante égaie ses milieux par son abondance et par la couleur violette à bleue de ses inflorescences.
- Aconitum napellus « Pyramidale » : ne dépasse pas 600m d’altitude. Floraison plutôt en août ;
- Aconitum napellus « napellus » : peuple les endroits humides entre 600 et 1 200m d’altitude. Floraison en juillet ;
- Aconitum napellus « Compactum » : Habite les pâturages des crêtes de toute la chaîne Jurassienne, Française et Suisse.
En France, le Casque de Jupiter habite les départements du Jura, des Vosges, des Cévennes, des Corbières et des Pyrénées.
On peut aussi le trouver en Normandie et dans le Centre mais pas fréquemment.
Dans les montagnes, le Napel Bleu grimpe rarement au dessus de 2 800m.
Le Char de Vénus est présent dans la quasi-totalité de l’Europe, sauf les régions méditerranéennes.
Pour le reste du monde, le Capuchon de Moine loge dans le Caucase, la Sibérie, l’Asie Centrale et les Hautes Régions de l’Inde.
Plante : son Histoire en Histoires
Pour les jardins, il existe de très nombreuses variétés horticoles (cultivars), créées à partir du Casque de Jupiter…
Comme nous l’avons déjà dit : l’Aconit napel est très toxique, même séchée.
Elle empoisonne en même temps le système nerveux, qu’elle paralyse, le système digestif et le système circulatoire. ce qui provoque une mort par étouffement.
Le verdict est sans appel ! La mort peut se déclarer en 30 à 45 minutes !
Les tubercules semblent être les plus dangereux puisque seulement 3 à 4 grammes suffisent pour tuer un homme.
Le simple fait de toucher la plante peut donner des dermites allergiques voire des intoxications. Attention : si l’on possède des écorchures aux mains.
On cite même certains cas de « miel toxique » répertoriés dans la montagne en Suisse.
C’est une plante dangereuse pour le bétail qui n’est pas habitué à sa présence.
L’Aconit napel contient de l’aconitine très toxique! (2 à 3 milligrammes peuvent provoquer la mort !), de la napelline et de l’acide aconitique.
Pline faisait déjà paraître l’Aconit napel comme « Arsenic végétale » et Avicenne, aux Xe et XIe siècles, a prouvé sa toxicité.
Il y a longtemps, on se servait du Napel Bleu pour empoisonner loups et renards.
Les habitants du Népal utilisaient l’Aconit napel pour empoisonner leurs flèches.
Malgré sa toxicité, on utilise l’aconitine faiblement dosée. La teinture d’aconitine a des effets antinévralgiques et décongestifs.
La napelline est utilisée dans le sevrage de l’addiction morphinique.
Selon une légende grecque, les habitants de la ville d’Héraglée ne sortaient pas dans les rues, sans un contrepoison de l’Aconit napel, de peur de se faire empoisonner par le tyran : Cléarque.