Noms populaires
Chicorée Sauvage, Chicorée Amère, Yeux de Chat, Cheveux de Paysan, Escourbette, Barbe de capucin, Herbe à Café, Café des Indiens, Chicorée Commune, Tsicouré Bleu : dans les environs de Poligny, Cichorium Intybus L., etc.
Racine du nom
Du Grec « Cichorium » : Kichoron, nom de la plante.
Intybus vient du Grec : « Entubon » : Chicorée.
Habitat
Friches, bords des chemins, routes et fossés, etc.
Description
Plante hémicryptophyte et vivace.
La racine est charnue et pivotante.
La tige rameuse et anguleuse apparaît souvent lors de la seconde saison végétation. Sa surface est hispide.
Les Feuilles de la Chicorée sauvage sont de deux types :
- Les feuilles de la rosette et du premier tiers inférieur de la tige sont simples et roncinées, leur nervation est de type pennatipartite.
- Feuilles de la tige : feuilles simples, sessiles à limbe entier. Leur base est légèrement embrassante et hastée. Le limbe montre une forme lancéolée.
Toutes les feuilles sont recouvertes de poils rudes et épais sur leur face supérieure.
Les bractées arborent une silhouette similaire aux feuilles de l’appareil caulinaire, mais de taille très réduite. C’est à l’aisselle de celles-ci que naissent les capitules.
Inflorescence en capitules nombreux de 3 à 5cm de diamètre. Pédoncule court ou nul.
Les inflorescences s’épanouissent au soleil et se referment la nuit.
Fleurs toutes ligulées de couleur bleu clair dont l’ensemble donne une coloration subtile et exotique aux capitules.
Les fleurs en « languette » sont élargies et brandissent cinq dents au sommet. Les languettes sont rétrécies à leur base, elles se rattachent sur le réceptacle et sont disposées sur deux rangs. Les bractées de l’involucre sont également organisées sur deux rangs.
Androcée : cinq étamines libres.
Gynécée : style terminé par deux branches.
Fruit : Akène de 2 à 2,5 millimètres couronné d’écailles très courtes. Pas d’aigrettes.
Présentation
En été, cette grande et jolie plante nous offre ses capitules bleutés. On dit que c’est une espèce « rudérale » car on la trouve dans les endroits incultes comme les terrains vagues, les friches, les talus, etc. Max André cite l’Escourbette comme assez rare dans les prés secs.
La Barbe de Capucins nous accompagne aussi sur le bord des routes et des chemins.
En France, l’herbe à café ne s’aventure que très rarement en Montagne, se limitant à des altitudes généralement moindres que 900 à 1 000m. Néanmoins, elle croît un peu partout, même en Corse.
Sur le Massif du Jura, le Tsicouré Bleu est commun dans la plaine, en Bresse, dans le Vignoble , le Pays de Gex, le Territoire de Belfort, etc. Jean-François Prost mentionne notre Barbe de Capucins à 1 380m au Creux du Van et 1 000m à Chaux-Neuve.
Dans le reste du monde, sa présence est attestée partout en Europe, en Afrique du Nord. Elle est naturalisée en Amérique du Nord et en Asie. On retrouve aussi sa trace en Australie, en Afrique du Sud et en Nouvelle-Zélande ce qui prouve l’existence très ancienne de la culture de la Chicorée Sauvage dans diverses régions du Globe.
La Chicorée sauvage :
son Histoire en Histoires
Les Yeux de Chat tiennent une place importante dans le cœur ou plutôt l’« estomac » des hommes depuis environ quarante siècles. Pour preuve : les Grecs, les Romains et même les Égyptiens consommaient déjà celle-ci en salade.
Aujourd’hui, nous l’apprécions encore mais sous forme de variétés améliorées par sélection et croisements, depuis le XVIIe siècle, dans le but d’en diminuer l’amertume. Exemples : Chicorée Frisée, la Scarole, la Trévise, etc. Sans oublier, l’Endive (Cichorium Endivia) qui est aussi une variété de Chicorée.
L’épaisse et robuste racine était récoltée à la fin de l’été, séchée et torréfiée pour remplacer le café ou additionnée à ce dernier.
La racine d’Escourbette permet d’atténuer l’effet excitant du café. En effet, c’est aux alentours de 1600 que le botaniste et médecin Italien Padouan Prospero Alpini rend son utilisation populaire en vantant ses nombreux pouvoirs médicinaux.
Dès la fin du XVIIe siècle, la Hollande produit beaucoup de Chicorée dont l’usage s’intensifiât au cours du XVIIIe siècle. Le premier fabricant a sans doute été « Time » installé à Arnstadt en Allemagne (Thuringe).
Dans notre pays, c’est vers 1770 que sa consommation est devenue à la mode. Au début du XIXe siècle, les usines poussèrent comme des champignons.
Lors du « Blocus Continental », Napoléon interdit l’importation du sucre de canne et du café, ce qui aura pour conséquence de faire exploser la demande en « Café des Indiens ». C’est aussi à partir de cette période que la racine de Chicorée sera torréfiée.
De nos jours, on produit encore de la Chicorée dans le Nord-Pas-de-Calais (Société Leroux), en Allemagne, en Autriche, en Hollande, en Belgique et en Russie.
Les pouvoirs du Café des Indiens sur l’organisme sont connus depuis l’Antiquité puisque Discoride et Galien l’appelaient : « L’amie du foie » quant à Pline l’Ancien : il mentionnait déjà notre Barbe de Capucins. Le « Papyrus d’Ebers » prouve que les vertus de la plante étaient perçues depuis plus de 6 000 ans.
En infusion, ses effets sont fébrifuges, vermifuges. Elle agit comme « purificateur de l’organisme », la Chicorée Commune assure aussi une meilleure combustion des sucres chez les diabétiques et redonne de la mémoire. On l’emploie dans une préparation « antitoxigène » qui est sensée éliminer, drainer et aussi assurer un bon fonctionnement du corps.
D’autres propriétés médicinales lui sont attribuées comme de soigner les insuffisances hépatiques, la constipation, l’herpès labial et de combattre l’ictère…
Les Cherokees l’ingéraient pour tonifier et équilibrer l’organisme.
La racine contient entre autre de l’inuline, d’autres végétaux en contiennent : Topinambour, Asperge, Ail, etc, mais c’est principalement de la racine de Chicorée que l’on extrait cette substance à des fins commerciales.
Dicton
Un homme qui « renifle » la racine de la Chicorée sans éprouver de dégoût est un homme courageux ! ?…